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La parole du Hamas est-elle de moins en moins crédible ? Les dessous d’une résolution du Parlement européen - Alexandre FEIGENBAUM (Dhimmi Watch)


Depuis près d’un siècle, bien avant l’indépendance d’Israël, les Frères musulmans diffusent une intense propagande antijuive et antisioniste. Cette propagande tétanise la réflexion d’une partie des autorités et des opinions occidentales de montrer la moindre solidarité envers les victimes israéliennes. Cette situation commence à évoluer. Le 18 janvier, les députés européens ont demandé que tous les otages soient libérés immédiatement et sans condition et que l’organisation terroriste du Hamas soit démantelée (17 janvier 2024). Le texte a été adopté par 312 voix pour, 131 contre et 72 abstentions.

Ce texte marque donc un net progrès par rapport aux positions précédentes, condamnant sans nuance Israël. La façon dont la presse rapporte cette résolution reflète la virulence des débats et la façon dont les journalistes conçoivent la situation.


  • Le Parlement demande la libération immédiate de tous les otages et le démantèlement de l’organisation terroriste du Hamas

  • Les députés réaffirment le droit d’Israël à se défendre, mais condamnent sa réponse militaire disproportionnée à Gaza

  • La prise d’otages et les attaques délibérées contre des civils constituent de graves violations du droit international

  • Nécessité d’un accès humanitaire rapide et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza


Pour i24, le Parlement européen appelle à un cessez-le-feu à Gaza à condition que « le Hamas soit démantelé ».[1] Voici l’essentiel de cet article, neutre :

 » Le Parlement européen a voté jeudi en faveur d’une résolution demandant un cessez-le-feu durable dans le conflit israélo-palestinien, à la condition spécifique que le groupe terroriste Hamas, basé à Gaza, soit démantelé, et que tous les otages qu’il détient soient libérés. Cette question a été source de divisions au sein de l’Union européenne et parmi les différents groupes politiques du Parlement, rendant la recherche d’un consensus sur le libellé de la résolution particulièrement complexe.

Initialement, la résolution mettait l’accent sur l’importance d’un cessez-le-feu permanent. Elle a finalement été adoptée après l’intégration d’un amendement proposé par des députés conservateurs, qui stipule la nécessité du démantèlement du Hamas pour la mise en place d’un cessez-le-feu, et qui exige la libération immédiate et sans condition de tous les otages encore détenus. La résolution, non contraignante et hautement symbolique, a été adoptée par 312 voix pour, 131 contre et 72 abstentions.

C’est la première fois que le Parlement appelle à un cessez-le-feu après que les législateurs se soient mis d’accord en octobre sur un appel à une « pause humanitaire ». L’amendement insiste pour que tous les otages soient « libérés immédiatement et sans condition, et que l’organisation terroriste Hamas soit démantelée ».


Depuis l’attaque du 7 octobre, l’Union européenne s’efforce de trouver un équilibre entre la condamnation du Hamas, le soutien au droit d’Israël de se défendre et la garantie que les droits des civils des deux côtés sont protégés par le droit international. Le Hamas figure sur la liste des groupes terroristes de l’Union européenne.


Les députés européens ont également exprimé leur « profonde inquiétude face à la situation humanitaire désastreuse qui se détériore rapidement dans la bande de Gaza », et ont demandé que la moribonde « solution à deux États » entre Israël et les Palestiniens soit relancée et qu’il soit mis fin à « l’occupation israélienne des territoires palestiniens ».é

Le titre d’Euronews, lui, minimise nettement le contenu de la résolution :[2] « le Parlement européen a demandé, jeudi, pour la première fois un « cessez-le-feu permanent » à Gaza et le lancement d’efforts politiques pour trouver une solution à la guerre entre Israël et le Hamas. » Ce titre ne mentionne pas l’appel à démanteler le Hamas.


C’est encore plus net pour le service de presse du Parlement lui-même, qui nuance cette résolution 

« Le Parlement européen appelle à un cessez le feu à deux conditions »[3]

Dans une résolution adoptée jeudi, les députés expriment leur plus profonde tristesse pour les victimes innocentes des deux côtés. Ils appellent à un cessez-le-feu permanent et à relancer les efforts en vue d’une solution politique à condition que tous les otages soient libérés immédiatement et sans condition et que l’organisation terroriste du Hamas soit démantelée.


Tout en condamnant avec la plus grande fermeté les attaques terroristes odieuses commises par le Hamas contre Israël, ils dénoncent également la réponse militaire disproportionnée d’Israël, qui a causé un nombre de morts civils d’une ampleur sans précédent.

Israël a le droit de se défendre dans les limites du droit international, soulignent les députés, ce qui implique que toutes les parties à un conflit fassent la distinction entre combattants et civils, que les attaques soient uniquement dirigées vers des objectifs militaires et que les civils et les biens civils ne soient pas ciblés par les attaques.


Mais ce sont surtout les débats à gauche, et plus particulièrement la gauche française, qui sont révélateurs :

Sur X, Manon Aubry explique que « pour la 1ère fois, le Parlement débattait enfin, à notre demande, d’une résolution appelant un cessez-le-feu permanent à Gaza. »… Mais la coalition les libéraux, la droite et l’extrême-droite a malheureusement affaibli l’appel initial en posant des conditions préalables irréalistes au cessez-le-feu et en refusant nos amendements pour exercer une réelle pression diplomatique sur Israël. »


Ce message n’exprime aucune compassion envers les victimes civiles israéliennes. Ce n’est même pas l’objet de ce message.


France Info détaille les déchirements à gauche,[4] depuis le ‘non’ de Manon Aubry jusqu’au ‘en même temps’ de Raphaël Glucksmann, essayant de condamner tout le monde pour sembler solidaire de tout le monde (mais sans mentionner les victimes civiles israéliennes.

Selon France Info, « les trois seuls députés européens français qui ont voté contre la résolution du Parlement européen condamnant le Hamas, jeudi 19 octobre, sont membres de la France insoumise. Il s’agit de Manon Aubry, Marina Mesure et Younous Omarjee. Ce sont les seuls français parmi les 21 élus qui se sont opposés au texte. À l’inverse, 500 eurodéputés ont voté pour cette résolution qui a été largement adoptée. En revanche, deux autres députés européens élus sur la liste LFI ont voté en faveur du texte, à savoir Anne-Sophie Pelletier et Emmanuel Maurel. »


Sur X, Raphaël Glucksmann exprime que « la résolution votée aujourd’hui au Parlement européen montre qu’on peut condamner dans les termes les plus forts les terroristes du Hamas et les massacres du 7 octobre 2023 ET demander le respect du droit international, la levée du siège de Gaza ou l’aide aux civils palestiniens ».


Qu’il semble difficile de dire qu’on est solidaire aussi des victimes israéliennes. On lira aussi sur Dhimmi Watch les articles de Renée Fregosi, Richard Rossin et Yves Mamou sur le difficile équilibre entre les positions « humanitaires ».


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